La France accélère sa trajectoire de décarbonation industrielle en misant sur l’hydrogène bas carbone. Ce choix articule enjeux climatiques, sécurité énergétique et relance industrielle par des projets concrets.
Les priorités révisées en 2025 ajustent les objectifs de capacité d’électrolyse et les mécanismes d’appui. Les enjeux peuvent être résumés en quelques points essentiels pour le secteur industriel.
A retenir :
- Production d’hydrogène bas carbone adossée à électrolyse et électricité décarbonée
- Soutien financier ciblé pour compétitivité des électrolyseurs nationaux
- Développement d’infrastructures et hubs hydrogène sur territoires industriels
- Accès aux compétences, foncier et procédures administratives simplifiées
Partant des points clés, objectifs chiffrés pour l’électrolyse 2025-2035, préparation aux instruments de soutien public
Ce point détaille les cibles nationales d’électrolyse et leurs besoins énergétiques
Les cibles revues fixent une capacité opérationnelle réaliste à l’horizon 2030 pour l’électrolyse. Selon le Gouvernement, l’objectif révisé atteint jusqu’à 4,5 GW en fonctionnement à l’horizon 2030, et 8 GW en 2035.
La production par électrolyse nécessite une consommation électrique estimée, selon les services ministériels, entre vingt et trente térawattheures annuels. Ces besoins énergétiques pèsent sur la planification des réseaux et sur la compétitivité du procédé.
Données clés électrolyse :
Horizon
Capacité électrolyse (GW)
Besoin électrique estimé (TWh/an)
Stratégie 2020 (objectif)
6,5 (objectif initial)
—
Stratégie révisée 2025 (objectif 2030)
4,5
20–30
Cible 2035
8,0
—
Consommation actuelle d’industrie
—
Baseline lié à la demande industrielle
Usages industriels détaillés et projection de la demande :
L’industrie française consomme actuellement environ 400 000 tonnes d’hydrogène par an, majoritairement produit fossile. Selon le Gouvernement, les besoins en hydrogène bas carbone pourraient atteindre environ 520 000 tonnes par an à l’horizon 2030.
« J’ai vu l’intérêt des équipes terrain pour des projets pilotes d’électrolyse, avec une vraie montée en compétences »
Marie D.
Puis, face à ces objectifs chiffrés, quels mécanismes financiers et contractuels garantissent la compétitivité de l’hydrogène électrolytique et quels ajustements restent nécessaires
Ce développement passe par des dispositifs publics de soutien et des adaptations tarifaires
Le coût de l’électricité reste le principal levier de compétitivité pour l’électrolyse, rappelle la stratégie nationale. Selon les services ministériels, des mesures tarifaires et des subventions sont prévues pour réduire ce coût d’approvisionnement.
Parmi les instruments figurent l’exemption d’accise sur l’électricité et un abattement TURPE significatif pour les électrolyseurs puissants. Le mécanisme de soutien à la production vise à financer le différentiel de prix entre hydrogène électrolytique et hydrogène fossile.
Principaux dispositifs :
- Exemption d’accise sur l’électricité pour électrolyseurs puissants
- Abattement TURPE dès seuil de puissance autour de 2 MW
- Mécanisme de soutien à la production couvrant le différentiel de prix
- Appels à projets territoriaux et volets européens PIIEC
Dispositif
Budget indiqué
Objectif
Remarques
Enveloppe globale
9 milliards €
Développer filière jusqu’en 2030
Inclut subventions et investissements
Mécanisme production
≈4 milliards € pour 1 GW
Compenser différentiel de prix
Horizon pluriannuel, durée maximale 15 ans
Abattement TURPE
Non chiffré
Réduire coûts réseaux
Jusqu’à réduction significative des coûts réseau
Appels à projets France 2030
Budget variable
Soutenir écosystèmes territoriaux
Plus de 150 projets soutenus
« J’ai contribué au montage d’un dossier territorial soutenu par France 2030, l’accompagnement a accéléré les démarches »
Antoine L.
Les mécanismes doivent aussi compenser les coûts indirects liés au prix des quotas carbone pour les industriels électro-intensifs. Selon le document sur le CCUS, la capture et la compensation sont envisagées dans certaines zones industrielles.
Ce volet technique amène à repenser les contrats d’approvisionnement et la flexibilité des électrolyseurs
Pour réduire la facture électrique, les électrolyseurs peuvent participer aux dispositifs d’interruptibilité en stoppant la production sur demande. Selon les services ministériels, cette flexibilité peut diminuer le coût d’approvisionnement de plusieurs euros par mégawattheure.
Facteurs de coût :
- Prix de l’électricité sur marchés et contrats long terme
- Coûts réseaux et abattement TURPE applicables
- Effets du prix des quotas carbone et compensations
- Flexibilité des électrolyseurs et participation aux services systèmes
Ensuite, sur la chaîne de valeur, comment les acteurs industriels français structurent leur rôle pour sécuriser approvisionnement et innovation
Ce passage présente les compétences nationales, les entreprises clés et leurs contributions
La filière française combine grands énergéticiens, équipementiers et start-ups spécialisées pour couvrir l’ensemble de la chaîne. On retrouve des acteurs comme Air Liquide, ENGIE, EDF et TotalEnergies impliqués dans la fourniture d’électricité et le déploiement d’infrastructures.
Des fabricants d’électrolyseurs et solutions telles que McPhy Energy, Lhyfe et Hydrogen Refueling Solutions (HRS) fournissent équipements et stations. Selon le Gouvernement, la synergie industrielle facilite l’émergence d’une chaîne de valeur compétitive en Europe.
Acteurs français clés :
- Air Liquide — intégration industrielle et stockage
- ENGIE — approvisionnement électrique et projets renouvelables
- EDF — optimisation réseau et approvisionnement bas carbone
- TotalEnergies — investissements et déploiement à grande échelle
Rôle
Exemples d’acteurs
Contribution
Fourniture d’électricité décarbonée
EDF, ENGIE
Garantir approvisionnement bas carbone
Équipements électrolyse
McPhy Energy, Lhyfe
Production d’électrolyseurs et intégration
Stations et logistique
Hydrogen Refueling Solutions (HRS), Faurecia
Distribution et infrastructures de ravitaillement
Systèmes embarqués et mobilité
Alstom, Symbio
Solutions pour transports lourds et trains
« L’industrialisation passe par des partenariats locaux entre grands groupes et PME innovantes »
Prénom N.
Le développement des hubs hydrogène exige foncier, réseaux et procédures administratives adaptées pour être opérationnel rapidement. Les industriels portent des projets pilotes qui transforment les chaînes logistiques, avec des retombées locales mesurables.
Ce point opérationnel détaille infrastructures, hubs et logistique pour le déploiement territorial
Pour sécuriser la distribution, des hubs hydrogène sont prévus dans les zones industrielles et portuaires offrant stockage et ravitaillement. Hydrogen Refueling Solutions (HRS) et Faurecia développent des solutions pour la mobilité lourde et les stations de ravitaillement.
Éléments d’infrastructure :
- Sites de stockage décentralisés et capacités tampons
- Réseaux de distribution dédiés et raccordements portuaires
- Stations de ravitaillement pour mobilité lourde et flottes
- Intégration des solutions de captage CCUS dans zones industrielles
« À mon avis, le développement des hubs locaux renforcera la résilience industrielle et l’emploi »
Prénom N.
Les projets pilotes relatent des gains sur l’emploi local et la relocalisation de compétences industrielles. En reliant innovation, financement et régulation, la filière peut transformer des chaînes de valeur sur plusieurs décennies.
Source : Gouvernement, « Stratégie nationale de l’hydrogène décarboné 2025 », Gouvernement, avril 2025 ; Ministère de la Transition, « État des lieux et perspectives de déploiement du CCUS en France », Ministère, juillet 2024.



